Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/130

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— « Et vous consentez à ne jamais le revoir ? »

— « J’y consens. »

— « Et rien de ce que vous m’avez dit hier n’était donc conforme à la vérité ? »

— « Je n’étais pas alors maîtresse de moi-même. »

— « Si cela est, vous avez donc dit la vérité. Ô honte ! ô honte ! »

En ce moment la porte s’ouvrit, et M. Sandford entra ; il recula en voyant miss Milner ; il allait même se retirer, mais M. Dorriforth l’arrêta et lui dit avec beaucoup de feu :

— « Apprenez-moi, M. Sandford, par quel pouvoir, par quelle persuasion, je puis déterminer miss Milner à m’accorder la confiance qu’on doit à un ami, à m’ouvrir son cœur, enfin à se fier à moi, quand je l’assure que mon seul désir est de la rendre heureuse le plus promptement qu’il me sera possible. »

— « M. Dorriforth, vous connaissez mon opinion sur mademoiselle, répondit Sandford ; ce que j’ai pensé d’elle au premier moment où je l’ai vue, je l’ai toujours pensé depuis. »

— « Mais apprenez-moi comment je puis lui inspirer de la confiance, reprit Dorriforth ? comment je peux lui faire sentir ce qui doit être avantageux pour elle. »

— « Vous n’avez pas le don des miracles, répondit Sandford ; vous n’êtes pas un assez grand saint pour cela. »

— Mais ce don, répliqua Dorriforth, assurément ma pupille le possède ; car quel pouvoir, s’il n’était surnaturel, pourrait lui faire démentir aujourd’hui ce que devant vous et devant tant d’autres témoins, elle a positivement déclaré hier. »

— « Et vous appelez cela un miracle ? s’écria Sandford ; le miracle eût été qu’elle ne se fût pas conduite ainsi ; car