Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/132

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que lorsque, sans le savoir, Sandford y faisait allusion.

Les chagrins que mademoiselle vous prépare. — Ces mots retentirent à ses oreilles comme un son funèbre ou = le cri sinistre d’un oiseau de la nuit ; et quand il parla de meurtre, elle crut voir les funestes effets de sa passion sacrilège. L’effroi et la superstition vinrent saisir son cœur, et peu s’en fallut qu’elle ne tombât comme anéantie.

Dorriforth s’aperçut de la peine qu’elle avait à se soutenir ; il vint à elle, lui présenta le bras avec la plus tendre inquiétude, et lui dit : — « Je vous demande pardon ; en vous priant de passer ici, j’étais bien loin de songer à vous causer le moindre chagrin, et soyez sûre… »

Sandford allait l’interrompre, « C’est assez, M. Sandford, reprit-il, cette dame est sous ma protection, et je ne sais pas si vous ne seriez point dans le cas de lui faire, ainsi qu’à moi, des excuses pour ce que vous avez déjà dit. »

— « Vous m’avez demandé mon opinion, autrement je ne vous l’aurais pas fait connaître. Voudriez-vous qu’à son exemple j’exprimasse ce que je ne pense point ? »

— « N’en dites pas davantage, monsieur, s’écria Dorriforth ; » et conduisant affectueusement miss Milner jusqu’à la porte, comme pour la garantir des traits de la malignité de Sandford, il lui dit qu’il prendrait un autre moment pour renouer cet entretien.