Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/142

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son tuteur. Ses pensées se fixèrent de nouveau sur lui, et elle ne put s’occuper que de lui.

Sa santé ne tarda pas à succomber aux agitations de son cœur. Une fièvre violente la mit dans le plus grand danger ; et durant un court accès de délire, elle ne cessa de répéter les noms de miss Woodley et de son tuteur. Lady Luneham se hâta de leur écrire ; ils accoururent à Bath, et arrivèrent au moment où sa maladie venait de prendre un caractère moins alarmant.

Son premier soin, quand la connaissance lui revint, fut de demander, car elle se défiait de son cœur, ce qu’elle avait dit dans son délire. Miss Woodley, qui était au chevet de son lit, la conjura de n’en prendre aucune inquiétude, et l’assura, ce qui était vrai, que, d’après le rapport de tous ceux qui l’avaient secourue pendant cette crise dangereuse, elle avait parlée, dans les termes de l’amitié, des personnes qui lui étaient chères.

Miss Milner aurait bien voulu s’informer si son tuteur était venu pour la voir, mais elle n’osait pas faire une pareille question devant son amie, qui craignait à son tour que le nom de Dorriforth ne l’affectât trop vivement. Quelques momens après, sa femme de chambre entra et parla bas à miss Woodley ; miss Milner lui demanda avec empressement ce qu’elle disait.

« Madame, répliqua doucement la femme de chambre, milord Elmwood demande à entrer et à vous voir un moment, si vous le permettez. »

À ces mots, miss Milner tressaillit.

« Je croyais, dit-elle, je croyais que milord Elmwood n’était plus. — Mon délire dure-t-il encore ? »

— « Non, ma chère, répartit miss Woodley. C’est celui qui porte à présent le nom de milord Elmwood qui