Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/148

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mande. Sa Sainteté croit qu’il est de son devoir d’accorder de pareilles dispenses, et assurément il est avantageux pour la religion que son titre ne sorte pas d’une famille catholique ; en un mot, je parierais volontiers que milord Elmwood est marié dans un an. »

Miss Milner, qui écoutait attentivement cet entretien, crut, que tout ce qu’elle avait entendu n’était qu’illusion, ou que M. Fleetmond la trompait peut-être en affirmant ce qu’il pouvait ignorer. — Cependant il n’avait rien dit qui ne fût vraisemblable ; il était lui-même catholique romain ; il devait donc connaître parfaitement la matière dont il parlait.

Si elle eût appris les plus affreuses nouvelles, elle n’eût pas été dans une plus grande agitation de corps et d’esprit. Elle sentait à chaque mot le froid circuler dans ses veines. Le plaisir était trop vif pour ne pas apporter aussi avec lui un vif sentiment de peine, et même si douloureux que, pendant quelques momens, elle aurait désiré n’avoir rien entendu de tout ce qu’on venait de dire, quoique bientôt après elle n’eût pas voulu, pour le monde entier, en avoir perdu un seul mot.

Dès qu’elle fut revenue de cet excès de surprise, d’agitation et de joie, elle écrivit à miss Woodley tout ce qu’avait dit M. Fleetmond, et voici la réponse qu’elle reçut de son amie.

« Je suis fâchée qu’on vous ait si bien instruite, car je me faisais un plaisir d’être la première à vous apprendre ce que vous avez su de M. Fleetmond ; mais j’ai craint que votre santé ne fût trop faible encore pour supporter les espérances que vous devez en concevoir. Je différais de vous en faire part pour ménager votre cœur, et je vois que l’on m’a prévenue. Cependant, comme vous doutez encore de la vérité de ce que vous avez entendu,