Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/165

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mariage projeté avec milord Elmwood ; qu’ainsi il lui était indifférent que ces nœuds fussent formés ou rompus.

Depuis la mort de son premier amant, miss Fenton n’était point venue à Londres, et le nouveau comte Elmwood n’avait pas approché du lieu où elle vivait, depuis le jour où son cousin était mort. Il était impossible que ce jour-là même il eût songé à lui faire une déclaration d’amour. S’il l’avait faite depuis, ce ne pouvait être que par lettres ou par l’entremise de Sandford, que les deux amies n’ignoraient pas avoir été à la campagne rendre visite à miss Fenton ; mais aussi combien M. Sandford était peu propre à faire valoir une déclaration d’amour ! C’était une réflexion consolante.

C’est ainsi que de conjectures en conjectures, dont les unes étaient fondées et les autres ne l’étaient pas, nos deux amies reprenaient courage ; mais dès le lendemain même un nuage vint obscurcir leurs nouvelles espérances ; car à l’heure du déjeûner, M. Sandford leur dit :

« Miss Fenton, mesdames, me charge de vous présenter ses complimens. »

— « Est-elle à Londres ? » demanda madame Horton.

— « Elle y est arrivée hier au soir, répondit Sandford ; elle demeure chez son frère, rue d’Ormond. Milord et moi, nous y avons soupé hier ; voilà pourquoi nous sommes rentrés si tard. »

Milord Elmwood parut aussitôt, et saluant sa pupille, il confirma ce qu’elle venait d’entendre, en lui disant que miss Fenton l’avait chargé pour elle, de ses plus tendres respects.

« Et comment avez-vous trouvé la pauvre miss Fenton ? » demanda madame Horton à milord.

Sandford se hâta de répliquer : — « Belle, aussi belle que jamais. »