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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/172

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— « Et vous a-t-il donné la main jusqu’à votre voiture ? » demanda vivement milord Elmwood.

— « C’est purement l’effet du hasard, répliqua miss Woodley, car la foule était si grande… »

— « Je crois, milord, dit Sandford, qu’il est vraiment heureux que vous n’ayez pas été là. »

— « Si lord Elmwood eût été avec nous, nous n’aurions eu besoin de personne, » dit miss Milner.

— « Mademoiselle, répliqua Sandford, milord Elmwood a été avec vous bien souvent, et cependant… »

— « M. Sandford, interrompit lord Elmwood, il est tard, et vous empêchez ces dames de se retirer. »

— « On ne vous fera pas ce reproche, milord, répondit miss Milner, car vous ne dites rien. »

— « C’est, mademoiselle, que je craindrais de déplaire. »

— « Peut-être aussi plairiez-vous, et sans risquer l’un, on ne peut parvenir à l’autre. »

— « Je crois qu’en ce moment les chances ne seraient pas égales ; j’aime mieux vous souhaiter le bonsoir, » et il sortit un peu brusquement.

— « Lord Elmwood, dit miss Milner, est bien sérieux. Il ne ressemble pas à un homme qui a passé la soirée avec celle qu’il aime. »

— « Peut-être est-il chagrin de l’avoir quittée, dit miss Woodley. »

— « Ou bien plutôt offensé, dit Sandford, de la manière dont on a parlé d’elle devant lui. »

— « Qui ? moi ! je vous proteste que je n’ai rien dit. »

— « Rien ! N’avez-vous pas dit qu’elle était mélancolique ? »

— « Rien que ce que je pensais, allais-je ajouter, M. Sandford. »