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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/176

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CHAPITRE XXII.


Si miss Milner avait passé bien des nuits sans dormir, il n’en fut pas de même de celle-ci ; ce n’est pas qu’elle n’eût sur le cœur un poids encore plus pesant qu’à l’ordinaire, mais ses forces y avaient entièrement succombé. Excédée des fatigues de ce jour, qu’elle avait passé en grande partie dans les émotions de l’espérance et de la crainte, et qui avait fini pour elle par les tourmens de la jalousie, et même par la plus violente colère, elle tomba dans un sommeil d’accablement. Elle oublia toutes ses peines pour se les rappeler plus douloureusement à son réveil. Son sommeil avait été si profond, qu’elle eut de la peine à retrouver pourquoi elle était malheureuse. — Elle l’était la veille, c’est tout ce dont elle pouvait se souvenir, et quand la cause de son malheur se représenta à sa mémoire elle aurait voulu s’endormir encore ; — le sommeil ne revint plus.

Celui dont elle sortait fut profond, mais non rafraîchissant. Elle s’en trouva si fatiguée, qu’elle fit dire qu’une indisposition l’empêcherait de paraître au déjeûner. À ce message, milord Elmwood parut très inquiet. — M. Sandford secoua la tête.

« La santé de miss Milner n’est pas bonne, ». dit madame Horton quelques minutes après.

Milord lisait les nouvelles du jour. Il les remit sur la table pour écouter madame Horton.