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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/177

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« Il y a dans tout ceci quelque chose qui ne me paraît pas naturel, » continua madame Horton, fière d’avoir fixé l’attention de Milord.

— « Je pense comme madame Horton, » dit Sandford avec un sourire malin.

— « Et moi aussi, » dit miss Woodley d’un ton sérieux et en soupirant profondément.

Milord se tournait vers chacun d’eux à mesure qu’ils parlaient ; et quand ils cessaient de parler, ses yeux semblaient les interroger encore, ne sachant que conclure de ce qu’ils avaient dit.

Aussitôt après le déjeûner, M. Sandford se retira chez lui ; madame Horton sortit quelques minutes après, et lord Elmwood resta seul avec miss Woodley ; il se lève et lui dit :

« Je crois, miss Woodley, que miss Milner est très répréhensible, quoique je n’aie pas voulu le lui dire hier devant M. Sandford, d’avoir donné au lord Frédéric une occasion de lui parler, à moins qu’elle n’ait quelque dessein de renouer avec lui. »

— « Je suis sûre, répondit miss Woodley, qu’elle est bien loin d’y penser, et je vous proteste, milord, que c’est uniquement par hasard qu’elle l’a vu hier au soir, et qu’elle lui a permis de la conduire à sa voiture. »

— « Ce que vous me dites là me fait plaisir, répliqua-t-il vivement ; je ne suis pas d’un caractère soupçonneux, mais sur ce qui regarde ses sentimens pour milord Frédéric, il m’est impossible de ne pas conserver quelques soupçons. »

— « Vous ne devez en avoir aucun, milord, » dit miss Woodley avec un air de confiance.

— « Convenez pourtant que sa conduite doit m’avoir laissé des doutes. Est-il possible d’expliquer celle qu’elle a tenue à ce sujet ? »