Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/182

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— « Oui, milord, répondit-elle en tremblant. »

— « Je ne ferai point un mauvais usage de ce que je viens d’apprendre, reprit-il d’une voix ferme. »

— « Je vous crois, milord. »

— « Mais sur ce que mes sentimens me dictent en ce moment, je ne vous répondrai pas. Ils sont confus, je ne suis pas maître de moi ; cependant, jamais les passions ne m’ont encore vaincu ; dans cette occasion même, et jusqu’à la fin, ma raison les combattra toujours, et elle m’abandonnera avant que je cède. »

Il allait sortir, elle le suivit en s’écriant : « Mais, milord, comment pourrai-je revoir le malheureux objet de ma trahison ? »

— « Voyez-la, répondit-il, comme une amie à qui vous n’avez voulu faire aucun mal, à qui vous n’en avez fait aucun, »

— « Mais elle n’en jugera pas ainsi. »

— « Nous ne sommes pas bons juges dans ce qui nous regarde, répliqua-t-il. Mon ame est transportée de ce que vous m’avez révélé ; et cependant, peut-être eût-il mieux valu pour moi ne le savoir jamais. »

Miss Woodley allait répondre ; mais, comme s’il eût été incapable de lui prêter la moindre attention, il se hâta de sortir de la chambre.