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CHAPITRE XXIII.


Miss Woodley resta quelque temps à considérer de quel côté elle devait aller. La première personne qu’elle trouverait sur son passage ne manquerait pas de lui demander pourquoi elle avait pleuré, et si cette personne était miss Milner, comment lui avouer, ou comment lui cacher la vérité ? L’éviter soigneusement fut donc la première résolution de miss Woodley ; pour cela, elle ne trouva pas de plus sûr expédient que de monter en voiture, et de faire quelques milles hors de Londres. Elle revint pour le dîner, et si ses yeux étaient encore rouges, un mal de tête, dont elle se plaignit, fut une excuse suffisante.

Miss Milner qui se trouvait un peu mieux, se mit à table et ne toucha presque à rien. Le lord Elmwood ne dîna pas à la maison, ce qui fit beaucoup de plaisir à miss Woodley et beaucoup de peine à M. Sandford. Il demanda plusieurs fois aux domestiques ce qu’il avait dit en sortant ? — Rien, si ce n’est qu’on ne l’attendît pas à dîner. — « Je ne puis m’imaginer où il dîne aujourd’hui, dit Sandford. »

— « Pardon, monsieur Sandford, cela est-il bien difficile à deviner, s’écria madame Horton, qui enfin avait été informée de son futur mariage ? Il dîne chez miss Fenton, pas de doute. »

— « Non, répliqua Sandford, j’en sors en ce moment ; il n’est pas chez elle ; on ne l’y a pas vu de tout le jour. »

Pauvre miss Milner ! À ces mots, elle mangea quelque