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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/185

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pille comme pour lui demander des nouvelles de sa santé, quand M. Sandford, quittant son livre, lui dit :

« Milord, où avez-vous été aujourd’hui ? »

— « J’ai eu beaucoup d’affaires, » reprit-il, et quittant la table, il s’approcha de lui.

— « Vous avez été chez M. Fenton, ce soir, je suppose ? »

— « Non, pas d’aujourd’hui, »

— « Et qui a pu vous en empêcher, milord ? »

Miss Milner joua une carte pour une autre.

« J’irai chez lui demain, » répondit milord Elmwood, et alors venant à miss Milner de l’air le plus respectueux : « J’espère, lui dit-il, que vous êtes entièrement rétablie ? »

Madame Horton la pria de faire attention à son jeu.

« Je suis beaucoup mieux, monsieur, » reprit-elle. Il revint auprès de M. Sandford, et pendant tout ce temps, il ne chercha pas une seule fois les yeux de miss Woodley, qui ne prenait pas moins de soin d’éviter les siens.

On servit alors quelques viandes froides pour le souper. Miss Milner perdit la partie, et le jeu finit.

Comme on se plaçait à table : « Miss Milner, dit madame Horton, voudriez-vous avoir quelque chose de chaud pour votre souper ? Un poulet bouilli ? — car vous n’avez rien mangé de tout le jour. »

Milord Elmwood, par un sentiment qui ne paraissait être que d’humanité, mais d’une humanité qui n’avait jamais été si puissante sur son cœur, lui dit : « Souffrez que je vous conjure, miss Milner, de commander quelque chose pour vous. »

L’air du vif intérêt avec lequel il avait prononcé ce peu de mots, fit plus de plaisir à miss Milner que n’auraient fait les complimens les plus flatteurs ; elle exprima sa reconnaissance en rougissant et en assurant Milord qu’elle se trouvait assez bien pour manger de ce qui était devant