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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/189

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CHAPITRE XXIV.


En peu de jours, tout avait pris une nouvelle face dans la maison de milord Elmwood ; il était devenu l’amant déclaré de miss Milner, et miss Milner était devenue la plus heureuse des femmes. Miss Woodley partageait son bonheur. Pour M. Sandford, il gémissait amèrement de voir que miss Fenton avait été supplantée ; et ce qui était plus cruel encore — supplantée par miss Milner. Quoique homme d’église, il supporta cet événement avec aussi peu de résignation qu’un homme du monde. Il pouvait à peine prendre sur lui de parler à milord Elmwood ; il évitait de regarder miss Milner ; il était mécontent de tout le monde.

Son premier dessein, en apprenant les nouvelles résolutions de milord Elmwood, avait été de quitter sa maison ; et, comme sur l’article de son amour pour sa pupille, le comte résistait à tous ses avis avec une invincible opiniâtreté, il s’était promis non seulement de cesser de vivre avec lui, mais même de ne plus lui donner de conseils. Cependant, au moment de se séparer de son ami, de son élève, de son patron, de celui qui, dans bien des circonstances, lui obéissait aveuglément, il fit une réflexion charitable qui l’arrêta ; c’est qu’en abandonnant son ami à ses propres passions, il l’exposerait peut-être à trouver enfin une punition plus grande que sa faute. « Milord, lui dit-il, vous voilà embarqué sur une mer orageuse, et quoique vous refusiez d’éviter les écueils que vous indiquerait votre