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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/195

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voyant que ses fautes, vous avez été trompé aussi bien que moi qui n’ai vu que ses perfections. »

— « Cependant, milord, mes observations auraient pu vous être utiles, car j’ai vu ce qu’il fallait fuir. »

— « Les miennes ont été plus charitables, car j’ai vu — ce que je dois adorer toute ma vie. »

Sandford soupira et leva les mains au ciel.

« M. Sandford, continua lord Elmwood de ce ton qu’il avait coutume de prendre quand sa résolution était arrêtée et qu’il n’était plus au pouvoir de personne de l’en faire changer ; M. Sandford, à présent mes yeux sont ouverts sur les imperfections comme sur les bonnes qualités de miss Milner, et je ne souffrirai plus que votre partialité contre elle me rende partial en sa faveur ; car je crois que c’est la pitié que m’inspiraient pour elle votre façon de penser et vos manières à son égard, qui lui a d’abord ouvert mon cœur. »

— « Oh ! milord, s’écria Sandford, ne me chargez pas du fardeau, du redoutable fardeau de votre amour pour elle. »

— « Ne m’interrompez point, je vous prie ; quelles qu’aient été vos intentions, voilà du moins quel en a été l’effet. — Non, je ne veux pas écouter davantage un ennemi dont les discours ne servent qu’à augmenter le pouvoir de ses charmes, déjà par lui-même trop fort pour moi ; c’est moi seul qui veux désormais surveiller sa conduite ; et si je trouve dans son esprit et dans son cœur trop de légèreté pour ce bonheur durable que j’espérais trouver avec une femme si tendrement chérie, comptez sur ma parole, — ce mariage ne se fera jamais. »

— « Je compte sur votre parole. Il ne se fera donc jamais, » répliqua vivement Sandford.

— « Vous êtes injuste, monsieur, de parler ainsi avant