Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/198

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pinion favorable qu’il avait de sa future épouse ; mais n’ayant pas là d’ennemi pour l’avertir, et son cœur ne lui faisant aucun reproche, il continua son chemin, très satisfait de lui-même, et rencontrant miss Woodley, il lui dit d’un air de triomphe :

« Où est votre amie ? où est lady Elmwood ? »

Miss Woodley répondit en souriant : — « Elle est allée à une vente avec quelques dames de ses amies ; mais pourquoi lui donnez-vous déjà ce titre, M. Sandford ? »

— « Parce que je crois qu’elle ne l’aura jamais. »

— « Pardon, M. Sandford, dit miss Woodley, vous m’épouvantez. »

— « Je le crois bien, reprit-il, ce n’est pas non plus pour vous rassurer que je parle ainsi. »

— « Pour l’amour de Dieu, qu’est-il donc arrivé ? »

— « Rien de nouveau ; mais qu’elle s’en prenne à sa conduite… »

— « Je sais qu’elle est légère, qu’elle a souvent besoin d’être excusée ; mais je sais aussi qu’elle est aimée de milord, et l’amour couvre bien des fautes. »

— « Il l’aime assurément, mais il a du sens et de la fermeté. Il aimait aussi sa sœur ; il l’aimait tendrement, et cependant dès qu’il eut dit qu’il ne voulait jamais la revoir, il fut sourd à toutes les instances, et ne la revit pas même à ses derniers momens ; et à présent, quoiqu’il ait soin de son neveu, que ce neveu même lui soit cher, rappelez-vous que lorsque vous le lui avez présenté, il n’a pas voulu le garder auprès de lui. »

— « Pauvre miss Milner, » dit miss Woodley, de l’air le plus touché.

— « Cependant, reprit Sandford, il n’a pas encore dit positivement qu’il ne la verrait plus ; il en a seulement me-