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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/200

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— « Croyez-vous, M. Sandford ? du moins je suis sûre qu’ils seront de votre goût quand vous verrez avec quelle élégance ils sont reliés. »

— « Ma chère, dit madame Horton, pourquoi avoir acheté tant de porcelaines ? vous et milord en aviez déjà beaucoup trop ; car on ne sait où les mettre ? »

— « Cela est vrai, madame Horton, je l’avais oublié ; mais vous savez que je puis me permettre ces petites fantaisies. »

Milord Elmwood venait d’entrer comme elle faisait cette réponse ; il secoua la tête et soupira.

« Milord, dit-elle, j’ai passé une matinée bien agréable. Il ne m’a manqué que vous ; car si vous aviez été avec moi, j’aurais acheté bien d’autres objets ; mais je n’ai pas voulu paraître déraisonnable en votre absence. »

Sandford tenait ses yeux fixés sur milord Elmwood, pour observer sa contenance. Milord sourit, mais il semblait rêveur.

« À propos, milord, dit miss Milner, j’ai songé à vous, j’ai un présent à vous faire. »

— « Je ne désire rien, miss Milner. »

— « Pas même ce qui viendrait de moi ? à la bonne heure. »

— « Faites-moi présent de vous-même, c’est tout ce que je demande. »

Sandford s’agita sur son siége, comme s’il eût été mal à son aise.

— « Eh bien, miss Woodley, lui dit son amie, ce présent sera pour vous ; mais non, cela ne vous serait bon à rien ; cela ne peut convenir qu’à un homme. Je veux le garder pour le donner au lord Frédéric la première fois que je le rencontrerai. Je l’ai vu ce matin, il avait un air divin ; je mourais d’envie de lui parler. »

Miss Woodley jeta furtivement sur milord un regard