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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/205

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grace à toutes les instances de ses amis, sa complaisance pour miss Milner acquérait un nouveau prix.

Elle et miss Woodley étaient sorties pour aller voir le petit Rhusbroock. À leur retour, le lord Elmwood leur demanda comment elles avaient passé leur matinée ; miss Milner le lui dit franchement, sans même lui cacher combien elle avait souffert d’abandonner cet enfant, qui lui avait encore demandé de l’emmener avec elle.

« Retournez le voir demain matin, lui dit milord Elmwood, et amenez-le ici. »

— « Ici ! » répéta-t-elle avec surprise.

— « Oui, répondit-il ; si vous le désirez, cette maison deviendra la sienne ; vous lui servirez de mère, et par conséquent il deviendra mon fils. »

Sandford, qui était présent, parut plus mécontent que jamais, en voyant cette preuve extraordinaire de tendresse donnée par milord à sa pupille ; mais tout en fronçant le sourcil, il essuyait des larmes de joie et d’attendrissement pour le petit Rhusbroock. Son chagrin venait de sa prévention, et ses larmes, d’un sentiment naturel d’humanité.

Rhusbroock fut donc amené chez son oncle, et toutes les fois que milord Elmwood voulait faire sa cour à miss Milner sans s’adresser directement à elle, il prenait son neveu sur ses genoux, causait avec lui et lui disait : « Je suis charmé que nous ayons fait connaissance. »

Au milieu de toutes ces alternatives de brouillerie et de raccommodement, de ces efforts variés, mais toujours délicats, entre miss Milner et son tuteur, pour ne pas se céder l’un à l’autre, aucun de ceux qui en étaient témoins ne doutait que tout ne dût finir par le mariage ; car le plus médiocre observateur s’apercevait facilement qu’un violent amour était la source de toutes les peines comme de tous les plaisirs qu’ils éprouvaient ; — lorsqu’un grand