Aller au contenu

Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— « Vous êtes donc bien décidée à aller à ce bal, si votre tuteur ne vous en parle plus ? »

— « Quand il m’en reparlerait, miss Woodley ; mon parti est pris. »

— « Mais vous savez, ma chère, qu’il vous a priée de n’y point paraître, et votre usage a toujours été de lui obéir. »

— « Oui, sans doute, comme à mon tuteur ; je lui obéirais de même, comme à mon mari ; mais jamais comme à mon amant. »

— « Cependant c’est le moyen de ne l’avoir jamais pour mari. »

— « Tout comme il lui plaira : s’il ne veut pas se soumettre à se montrer mon amant, je ne me soumettrai point à devenir sa femme ; il n’a pas pour moi l’affection que je veux dans un mari. »

Et elle se mit à répéter bien long-temps encore toutes ces vieilles maximes qu’elle avait cent fois dites à miss Woodley.

Elle se coucha enfin, pour rêver moins de son tuteur que du bal masqué. Comme il devait avoir lieu le soir, elle se leva de bonne heure, déjeûna et passa une grande partie du jour en déshabillé, tout occupée qu’elle était des préparatifs, de la nuit. Le premier de ses soins fut celui de sa coiffure, et le second, d’arranger son habit de façon qu’il pût développer toute la richesse de sa taille. Elle y réussit au point que miss Woodley, qui entra au moment où elle l’essayait, fut encore moins frappée de l’élégance de l’habit que de l’admirable effet qu’il faisait sur elle ; mais ce qui ne la surprit pas moins, ce fut le choix du costume. Il représentait une Diane, quoiqu’à dire vrai, les bottines et la jupe relevée avec grâce, mais assurément beaucoup plus haut que la cheville du pied,