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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/21

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Ce nouveau désappointement ne la rebuta point. Elle se rappela M. Inchbald, qu’elle avait vu chez sa sœur quelques années avant. Il était alors attaché au théâtre de Drury-Lane. Elle alla le trouver pour solliciter son appui et ses conseils. M. Inchbald, qui était homme à bonnes fortunes, avait oublié depuis long-temps la petite fille de Standing-Field. Cependant il la reconnut, la reçut avec la plus grande déférence et la présenta presque aussitôt à l’un de ses amis qui allait diriger une troupe de province.

L’ami d’Inchbald, M. D…, ne s’informa pas des talens de miss Simpson ; il l’engagea pour sa figure, lui donna tout de suite des rôles à étudier, et lui promit de faire tout ce qui dépendrait de lui pour la mettre bientôt à même de se montrer avantageusement en public. En outre, il pourvut à tout ce dont elle avait besoin. La pauvre enfant pensa un instant que sa mauvaise étoile avait disparu, et que la fortune commençait à lui sourire ; mais elle ne tarda pas à être détrompée. À l’exemple de M. Reddish, M. D…, un soir, à la suite d’une leçon, se montrant plus empressé que de coutume, et miss Simpson plus réservée, il en résulta une altercation assez vive, dans laquelle M. D… reprocha à son élève les sacrifices qu’il avait faits pour elle, et s’exprima si nettement sur le prix qu’il en attendait, que la jeune fille, outrée du ton de M. D…, et furieuse de ne pouvoir lui dire avec assez de volubilité ce qu’elle pensait, saisit une jatte de thé que l’on venait de servir, la lança à la tête de son maître, et s’enfuit en jurant bien aussi de ne plus remettre les pieds chez celui-là.

Tout en s’applaudissant de ce qu’elle venait de faire, miss Simpson ne put s’empêcher de voir que sa position était redevenue aussi fâcheuse que par le passé ; elle résolut d’avoir encore recours aux bons offices de M. Inchbald ; elle alla le trouver et lui dit tout.

Vous avez été trop emportée, lui dit-il ; pourquoi cette violence ? — Oh ! parce que je ne pouvais pas parler comme je l’aurais voulu… Si je n’avais pas bégayé… je lui au-