« Et que savez-vous, madame ? » demanda-t-il vivement.
— « Rien, répondit madame Horton, je ne sais rien, » secouant la tête, et levant les mains au ciel.
— « C’est ainsi qu’on parle, s’écria Sandford, quand on craint de dire ce qu’on sait ; et à présent, je soupçonne ce dont il s’agit. »
— « Sûrement, j’en sais plus que je n’en voudrais savoir, M. Sandford, » reprit-elle en levant les épaules.
Lord Elmwood contenait à peine son impatience.
« Expliquez-vous, madame, expliquez-vous. »
— « Cher milord, lui dit-elle, si vous voulez vous rappeler… »
— « Me rappeler quoi ? »
— « La querelle que vous avez eue avec votre pupille, au sujet d’un bal masqué. »
— « Que dites-vous ? elle n’est point allée à ce bal ! » s’écria-t-il.
— « Je ne suis pas sûre qu’elle y soit allée ; mais si vous avez vu deux chaises sortir de la maison, ce ne pouvait être que miss Milner et ma nièce qui s’y rendaient ensemble. »
Pour toute réponse, il sonne avec force.
« Faites descendre la femme de chambre de miss Milner, » dit-il à un de ses gens qui se présente.
— « Mais, milord, reprit madame Horton, toute autre que la femme de chambre pourrait vous dire aussi bien si miss Milner est ou n’est pas sortie. »
— « Peut-être que non, » répliqua-t-il.
La femme de chambre entre dans la salle.
« Où est votre maîtresse ? » lui dit milord Elmwood.
Cette femme n’avait reçu aucun ordre de cacher où était allée miss Milner ; mais un secret instinct qui dirige les