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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/214

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femmes de chambre lui suggéra tout bas qu’il ne fallait pas dire la vérité.

« Où est votre maîtresse ? » répéta milord, plus haut qu’auparavant.

— Elle est sortie, milord. »

— « Pour aller où ? »

— « Madame ne me l’a pas dit. »

— « Et vous n’en savez rien ? »

— « Non, milord, » répondit-elle, et sans rougir. »

— « Est-ce cette nuit que le bal doit avoir lieu ? »

— « Je n’en sais rien, milord, en vérité. Mais je crois, milord, que ce n’est pas cette nuit. » Au moment où milord faisait cette dernière question, Sandford courut à la table qui était à l’une des extrémités de la salle, y prit quelques papiers et revint à sa place. À peine la femme de chambre eut répondu que ce n’était pas cette nuit, qu’il s’écria : « N’en croyez rien, c’est cette nuit, cette nuit même, milord, » et montrant les papiers du jour qu’il tenait, il indiqua l’endroit où il était question du bal.

« Sortez, dit milord Elmwood à la femme de chambre, j’ai fini avec vous. » — Elle sortit.

— « Oui, oui, en voici l’annonce, reprit Sandford, » la feuille à la main, et il lut le paragraphe suivant : L’honorable madame G… donne son bal masqué ce soir. — « Ce soir, milord, vous voyez. » — On croit que depuis longtemps on n’aura pas vu une assemblée aussi brillante. »

— « On ne devrait pas, dit madame Horton, mettre de telles choses dans les journaux, pour faire courir les jeunes femmes à leur ruine. »

Ce mot de ruine blessa les oreilles de milord Elmwood ; il dit au domestique qui était venu pour le servir d’emporter le souper ; il n’avait rien mangé, il ne s’était pas