Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/215

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même assis à table, et dans ce moment, il se promenait en long et en large, abîmé dans ses réflexions.

Au bout de quelques minutes, un des gens de miss Milner entra pour quelque raison, et M. Sandford lui dit : « Avez-vous suivi votre maîtresse lorsqu’elle est allée au bal ? »

— « Oui, monsieur. »

Milord Elmwood s’arrêta aussitôt.

« Vous l’y avez suivie ? »

— « Oui, monsieur. »

Et milord se remit à marcher.

« Je voudrais bien savoir comment elle était habillée, » dit madame Horton. — Et s’adressant au domestique : « Savez-vous quels habits avait votre maîtresse ? »

— « Oui, madame, des habits d’homme. »

— « Des habits d’homme ! » s’écria milord Elmwood.

— « Vous nous faites un conte, assurément, » dit madame Horton au domestique.

— « Non, s’écria Sandford, je suis sûr qu’il dit vrai ; c’est un honnête garçon qui, pour tout au monde, ne voudrait pas mentir. — N’est-il pas vrai ? »

Lord Elmwood envoya de nouveau chercher la femme de chambre.

« Avec quel habit votre maîtresse a-t-elle été au bal ? » lui dit-il d’un ton si sévère qu’il semblait commander qu’on répondît en un seul mot, et surtout qu’on ne le trompât pas.

Une femme douée d’un peu moins d’effronterie n’aurait pas tergiversé devant un juge tel que milord. — Mais celle-ci lui répliqua : — « Elle est sortie dans ses habits ordinaires, milord. »

— « Était-ce l’habillement d’un homme ou celui d’une femme ? » demanda-t-il du même ton d’autorité.