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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/220

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Elle tourna ses regards sur miss Woodley, et les yeux baignés de larmes et les lèvres tremblantes, — « N’ai-je pas l’air repentante ? » lui dit-elle.

En ce moment la sonnette se fit entendre avec force, et elles s’avancèrent vers la porte de l’appartement où était milord Elmwood.

« Non, vous ne me paraissez qu’effrayée, répliqua miss Woodley. Exprimez-lui vos regrets, demandez-lui pardon. »

— « Je ne le puis, dit-elle, si M. Sandford est avec lui. »

Un domestique ouvrit la porte et elle entra avec miss Woodley. Milord Elmwood avait eu le temps de calmer son agitation ; il reçut sa pupille avec une légère inclination de tête ; elle, au contraire, le salua profondément, et lui dit avec quelques signes d’humilité :

« Je suppose, milord, que j’ai fait une faute. »

— « Oui, mademoiselle, c’est la vérité, répondit-il ; mais ne croyez pas que j’aie dessein de vous faire aucun reproche, je veux, au contraire, dès ce moment vous délivrer de semblables craintes pour l’avenir.

Ces deux derniers mots, prononcés d’une voix ferme et du ton le plus décidé, percèrent le cœur de miss Milner ; cependant elle ne pleura ni ne soupira ; au contraire, surmontant sa douleur, elle répliqua, mais d’une voix altérée,

— « Je ne m’attendais pas à moins, milord. »

— « Vous attendez-vous aussi, mademoiselle, à tout ce que j’ai résolu de faire ? »

— « Pour ce qui me regarde, répondit-elle, je suppose que oui. »

— « Eh bien ! dit-il, vous vous attendez donc à nous voir, sous peu de jours, séparés pour jamais. »

— « J’y suis préparée, milord, » et elle tomba sur un fauteuil.