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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/223

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CHAPITRE XXVII.


Deux jours se passèrent dans la plus cruelle inquiétude du côté de miss Milner ; car, ni les paroles ni la contenance de milord Elmwood ne marquaient le plus léger changement dans les sentimens qu’il avait montrés la nuit du bal. Cependant il ne s’était pas expliqué d’une manière positive ; il avait plutôt fait entendre que déclaré ses intentions ; car, bien qu’il eût dit qu’il voulait la délivrer de toute crainte de reproches, de sa part, pour l’avenir ; — et qu’elle devait s’attendre à le voir se séparer d’elle sous peu de jours, cependant cet arrêt n’était pas solennellement prononcé, et c’est d’après le sens douteux des expressions dont il s’était servi, que miss Milner flottait entre l’espérance et la crainte.

Miss Woodley, qui lisait dans l’ame de son amie, malgré tous les efforts de miss Milner pour dévorer ses peines, la conjura d’accepter sa médiation et de permettre qu’elle demandât un entretien particulier à milord ; — promettant, si elle le trouvait inflexible, de se conduire avec une juste fierté ; que si, au contraire, il paraissait disposé à une réconciliation, elle la ménagerait de telle manière que la bonne intelligence se rétablirait entre eux, sans qu’elle, ou son tuteur, eussent à se plaindre ; mais miss Milner lui défendit très positivement de s’en mêler, et tout en lui avouant combien son cœur était déchiré, elle déclara d’un ton décidé, qu’après ce qui s’était passé entre elle et milord Elmwood, c’était à lui à faire le premier les avances, et