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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/242

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tourna ses yeux vers la cheminée, passa la main sur son front, et se mit à causer avec M. Sandford.

Celui-ci, pendant le déjeûner, jeta par hasard les yeux sur miss Milner ; il fut frappé de l’altération de ses traits, et il fixa milord pour voir s’il l’observait aussi. Milord regardait ailleurs, quoiqu’il occupât tellement les idées de miss Milner ; que celle-ci ne s’aperçut pas que Sandford avait les yeux sur elle.

Un moment après, madame Horton remarqua que la matinée était très belle.

« Je crois avoir, cette nuit, dit lord Elmwood, entendu tomber de la pluie.

— « Pour moi, dit Sandford, je dormais trop bien pour avoir pu rien entendre, » et alors, de son propre mouvement, il offrit des biscuits à miss Milner. C’était la première fois de sa vie qu’il lui avait offert quelque chose ; cela parut si étrange à miss Milner, qu’elle en sourit et prit aussitôt un biscuit par reconnaissance pour son attention. Quoique le ton de Sandford fût aussi sévère que de coutume, il semblait pourtant un peu moins désobligeant. Miss Milner ne mangea pas ce qu’elle avait pris par politesse ; un moment après elle le remit sur l’assiette.

Aussitôt après le déjeûner, milord sortit, et il ne rentra pas pour le dîner.

À dîner, madame Horton dit qu’elle espérait que milord leur accorderait sa compagnie à souper. — « N’en doutez pas, répondit Sandford, car à peine aucun de vous pourrait-il le voir demain matin ; nous partons un peu après six heures. »

Sandford ne devait pas être du voyage de milord Elmwood, il comptait l’accompagner jusqu’à Douvres.

Ces mots que venait d’entendre miss Milner, et l’idée que le soir une fois écoulé, elle ne le verrait plus, fut pour