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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/247

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CHAPITRE XXIX.


Miss Milner, en se retirant chez elle, fut suivie par miss Woodley, qui ne voulut pas la quitter de toute la nuit ; mais miss Woodley s’efforça en vain de l’engager à se coucher. Miss Milner se refusa à toutes ses instances, et lui déclara que, dès ce moment, elle n’avait plus de repos à goûter. « La tâche que je m’étais imposée, lui dit-elle, cette tâche est finie. Il n’est plus besoin de feindre, et le reste de ma vie, je veux laisser un libre cours à mon désespoir. »

Au moment où le point du jour commençait à paraître : « Et cependant je pourrais le voir encore une fois, dit-elle ; — je pourrais le voir dans deux heures d’ici, il ne tient qu’à moi ; M. Sandford m’a invitée. »

— « Si vous croyez, ma chère miss Milner, dit miss Woodley, que vous ne pourrez voir de nouveau milord Elmwood prendre congé de vous sans que votre cœur ne soit encore brisé, au nom du ciel, ne le revoyez point du tout ; mais si vous pensez qu’un adieu réciproque et plus direct que celui d’hier puisse adoucir votre douleur, il faudra descendre et déjeûner avec lui. Je vous devancerai, je préparerai milord à vous voir, vous ne lui causerez aucune surprise ; je lui ferai même connaître que vous avez voulu répondre à l’invitation de M. Sandford. »

Miss Milner l’écoutait avec un léger sourire ; mais elle objecta combien il conviendrait peu de paraître désirer de le voir encore, après qu’il avait pris congé d’elle. Miss Woodley, qui s’aperçut que, tout en se récriant sur le peu