Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/249

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elle entra, et lui dit d’un air alarmé : — « Qu’y a-t-il, ma chère miss Woodley ? »

— « Rien, milord, répondit-elle ; mais je me serais reproché de ne vous avoir pas vu à ce dernier moment, quand cela ne dépendait que de moi. »

— « Je vous remercie, dit milord, avec un soupir le plus profond et le plus expressif qu’il se fût encore permis de lui faire entendre. Elle crut voir aussi que ses yeux lui demandaient des nouvelles de miss Milner, quoiqu’il n’osât positivement faire cette question. Elle était presque tentée d’y répondre, et elle considérait elle-même si elle devait ou ne devait pas nommer miss Milner, quand M. Sandford parut.

« Milord, dit celui-ci, où avez-vous passé la nuit ? »

— « Pourquoi cette demande ? »

— « Parce que je sors de chez vous, répliqua Sandford, et que votre lit n’était point dérangé ; vous n’y avez sûrement pas couché cette nuit. »

— « Je n’ai couché nulle part, reprit-il ; je ne me sentais aucune envie de dormir. Comme j’avais des papiers à revoir et qu’il fallait me lever de bon matin, j’ai cru que je ferais aussi bien de ne pas me coucher du tout. »

Charmée de la franchise de cet aveu, miss Woodley ne put résister à l’envie de dire : « Vous avez, milord, fait comme miss Milner ; car elle ne s’est pas mise au lit de toute la nuit. »

Ces mots furent prononcés négligemment ; mais milord les répéta avec l’expression d’une vive inquiétude. — « Miss Milner ne se serait pas mise au lit de toute la nuit ! »

— « Si elle est levée, pourquoi ne vient-elle pas prendre une tasse de café ? » dit Sandford, qui commençait à le verser.

— « Si elle croyait que sa présence pût être agréable, reprit miss Woodley, je suis sûre qu’elle en viendrait pren-