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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/250

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dre, » et elle regarda milord Elmwood, quoiqu’elle ne lui eût pas précisément adressé la parole. — Milord ne répondit rien.

— « Agréable, répliqua Sandford d’un ton fâché ; qui donc serait ici son ennemi ? N’est-elle pas en paix avec tout le monde ? ne veut-elle pas du bien à chacun de nous ? »

— « Assurément, elle veut du bien à tout le monde », répondit miss Woodley.

— « Eh bien ! amenez-la, dit Sandford ; serait-elle assez injuste pour croire que nous ne sommes pas tous ses amis ? »

Miss Woodley sortit aussitôt ; elle trouva miss Milner qui se désespérait, qui craignait à tout moment d’entendre le départ de la voiture, avant le retour de son amie.

— « M’envoie-t-il chercher ? » demanda-t-elle aussitôt qu’elle vit miss Woodley.

— « C’est M. Sandford, mais milord était présent ; je vous assure que vous pouvez venir avec bienséance, autrement, je ne vous en presserais pas. »

Sans lui demander d’autre protestation, miss Milner se hâta de suivre son amie, dont la tendre affection ne lui avait jamais paru si aimable, si obligeante qu’en ce moment.

En entrant dans la salle, ses joues, pâles auparavant, se colorèrent ; lord Elmwood se leva, et lui avança un siége.

Sandford la regarda curieusement, goûta le café, et dit qu’il n’avait jamais pu en faire à son goût.

Miss Milner prit une tasse qu’elle eut à peine la force de tenir.

Le déjeûner ne faisait que de commencer, quand le bruit de la voiture qui devait emmener milord Elmwood se fit entendre à la porte. Miss Miner tressaillit, milord tres-