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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/25

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ble ne fut l’amant de madame Inchbald : leur amitié fut étroite et constante ; mais leurs sentimens ne dépassèrent jamais une ligne qu’ils ne pussent avouer.

À cette époque les affaires de la famille de Standing-Field devinrent tout-à-fait mauvaises. Le goût de madame Simpson pour la lecture et les théâtres, la négligence qu’elle apportait à ses affairés d’intérêt avaient mis la ferme dans un désordre complet : madame Inchbald se désolait de la situation de son imprudente et malheureuse famille : la seule chose qu’elle pût obtenir de son mari pour aider sa mère, fut la division de leurs appointemens ; alors seulement, et en s’imposant les privations les plus dures, elle put venir au secours de ses parens.

Pourtant il arriva bientôt que ses arrangemens de fortune prirent une tournure favorable : les deux époux avançaient au théâtre : ils avaient alors un entourage digne d’eux et qui savait les apprécier. L’avenir leur souriait, quand tout à coup un malheur affreux vint frapper cet excellent ménage. M. Inchbald, en jouant au théâtre de Leed, mourut subitement. Ce fut un jour d’horreur et de désespoir pour sa femme. On lit dans ses souvenirs de la semaine où cet événement arriva : — Je l’ai commencée heureuse épouse, je l’ai finie veuve infortunée.

On doit penser que bientôt de nombreux prétendans à sa main, ou seulement à son cœur se présentèrent. Un des comédiens de la troupe d’Édimbourg fut le premier qui se proposa et le premier qui fut aussitôt refusé : plusieurs autres firent les mêmes démarches et ne réussirent pas davantage, et, bien que madame Inchbald fût, comme nous l’avons déjà dit, étroitement liée à Kemble, jamais il ne leur vint à la pensée de s’unir par un engagement indissoluble : pourtant madame Inchbald disait un jour :

— Si Kemble m’avait demandée, j’en aurais sauté de joie comme un enfant !

Malgré les refus de la belle veuve, le nombre de ses adorateurs ne fit qu’augmenter, surtout lorsqu’elle fut en-