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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/34

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ames pieuses ont pour leur pasteur, et son séjour dans leur maison leur avait procuré non-seulement des avantages spirituels, mais une addition importante à leur fortune ; car la somme considérable qu’il payait pour sa nourriture et pour son loyer les avait mises en état de garder, après la mort de M. Horton, leur maison aussi spacieuse que commode.

À son retour, M. Dorriforth y fit tout préparer pour recevoir sa pupille, car Milner avait désiré que, pour un temps du moins, sa fille habitât la même maison que son tuteur, qu’elle reçût les mêmes visites, et cultivât les mêmes connaissances et les mêmes amis.

Dès que la jeune Miss fut instruite des dernières volontés de son père, elle s’y soumit sans aucune répugnance. Son esprit, accablé de la perte qu’elle venait de faire, ne se porta point sur l’avenir ; et elle laissa fixer le jour pour son arrivée à Londres, où elle devait vivre dans l’éclat qui convient à une riche héritière.

Madame Horton était charmée de ce surcroît de fortune. La bonne miss Woodley n’était pas moins contente ; elle se faisait une fête de posséder bientôt leur jeune hôtesse, et pourquoi ? elle n’aurait pu le dire. La vérité, c’est que sa bienveillance était si étendue, qu’il était toujours doux pour elle d’avoir un nouvel objet à aimer, et maintenant elle s’occupait délicieusement des moyens de rendre leur maison agréable, non pas seulement à la jeune Miss, mais encore à toute sa suite.

Les réflexions de Dorriforth n’étaient pas, à beaucoup près, aussi agréables ; les doutes, la crainte, les inquiétudes remplissaient son ame. Il aurait voulu, avant de voir sa pupille, connaître son caractère ; ils étaient tous les deux parfaitement étrangers l’un à l’autre. Un cercle de