Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jours que les choses devaient tourner selon ses désirs (car c’est en vain qu’une excellente éducation, que la meilleure société et qu’une longue expérience s’étaient réunies pour former le jugement de la bonne dame) ; « en vérité, je ne doute pas que M. Dorriforth ne sache bientôt l’éloigner des sentiers du vice. »

— « Du vice ! répliqua lady Evans, je suis sûre de n’avoir pas prononcé un tel mot ; au reste, pour ce que j’ai dit, je puis si l’on veut, citer mes auteurs, car ces observations ne viennent point de moi, je ne fais que les répéter. »

La bonne miss Woodley, qui travaillait près de la fenêtre sans se mêler à la conversation, dont pourtant rien ne lui était échappé, se hasarda jusqu’à prononcer exactement ces six mots : « Et bien ! ne les répétez plus. »

— « Changeons de conversation, » dit Dorriforth.

— « De tout mon cœur, répondit Milady, et miss Milner n’y perdra rien. »

— « Est-elle grande ou petite ? » demanda madame Horton, qui n’avait pas encore envie de terminer là cet intéressant chapitre.

— « On peut louer sa taille aussi bien que son visage ; mais je vous l’ai dit, sa figure est à l’abri de toute critique. »

— « Et s’il n’en est pas ainsi de son ame ! » s’écria Dorriforth, avec un soupir.

— « Les qualités de l’ame peuvent s’acquérir comme les grâces de l’extérieur, » dit miss Woodley.

— Non, ma chère, répliqua lady Evans ; il n’y a pas d’exemple que la nature, fortifiée par l’habitude, se soit jamais réformée. »

— Pardonnez-moi, dit miss Woodley ; une société choisie, de bons livres, et les malheurs des autres peuvent beaucoup plus pour former le cœur à la vertu que…… »