Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/39

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qui, las de la redemander en vain, s’était déterminé à faire saisir tous nos effets ; sa fille sut nous obtenir des délais, espérant qu’avec le temps nous pourrions nous acquitter. Quand elle vit que notre impuissance était toujours la même, et que son père était toujours décidé à user de rigueur, elle vendit ce qu’elle avait de plus précieux, paya notre dette et nous sauva de tous les malheurs dont nous étions menacés. »

Charmé de ce qu’il venait d’entendre, Dorriforth prit la main de madame Hillgrave, et lui dit qu’il y avait au monde un homme sur qui elle pouvait compter.

« Miss Milner est-elle grande ou petite ? » demanda une seconde fois madame Horton, qui, voyant que le silence avait succédé à ce récit, craignit qu’on ne changeât de sujet.

— « Je l’ignore, » répondit madame Hillgrave.

— « Est-elle laide ou jolie ? »

— « En vérité, je ne saurais vous dire. »

— « Il est bien étrange que vous n’ayez pas même remarqué… »

— « Pardon, j’ai bien remarqué, sans doute, mais je n’ose me fier à mon propre jugement. Elle m’a paru avoir la beauté d’un ange, peut-être parce que son action était belle, et mon cœur peut avoir trompé mes yeux. »