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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/40

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CHAPITRE III.


Grâce à madame Hillgrave, Dorriforth commençait à prendre une idée plus avantageuse des principes et du caractère de sa pupille. Enfin le 10 novembre arriva, c’était le jour où elle devait quitter la maison paternelle pour se rendre chez madame Horton. Son tuteur, accompagné de miss Woodley, monta en voiture pour aller à sa rencontre, et l’attendit dans l’auberge où elle devait s’arrêter sur la route.

Ce même jour, après avoir donné de nouveaux soupirs à la mémoire de son père, miss Milner arriva à l’endroit où Dorriforth et miss Woodley l’avaient devancée. Outre sa suite, elle avait avec elle deux parens éloignés du côté de sa mère, qui avaient cru de leur devoir de l’accompagner une partie du chemin ; mais ils enviaient trop à Dorriforth la tutelle de miss Milner pour se soucier de s’arrêter avec lui, et à peine ils l’eurent remise entre ses mains, qu’ils repartirent aussitôt.

Au bruit du carosse qui s’arrêtait à la porte de l’hôtellerie, au nom de miss Milner, Dorriforth pâlit ; quelque chose de semblable à un présage sinistre fit palpiter son cœur, et sur son visage, qui le trahissait toujours, se peignirent aussitôt la tristesse et l’effroi.

Il fallut tous les secours de miss Woodley pour ranimer ses esprits ; elle se crut elle-même obligée d’aller pour lui au-devant de sa belle pupille. — Belle en effet au-delà de toute expression.