Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/41

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Mais ce n’était pas cette miss Milner, si vive et si gaie, telle qu’on l’avait annoncée à son tuteur ; sa vivacité semblait s’être amortie par le sentiment de la perte qu’elle venait de faire ; une mélancolie douce en avait pris la place.

Au moment où M. Dorriforth lui fut présenté par miss Woodley, comme son tuteur et le meilleur ami de son père, elle fondit en larmes, se tint un moment à genoux, devant lui, et promit de lui être soumise comme à son père. Dorriforth avait son mouchoir sur les yeux, autrement ceux de miss Milner eussent aisément pénétré l’agitation qu’il éprouvait au fond de son cœur.

Après cette touchante entrevue, et quelques momens d’une conversation générale, on remonta en voiture : miss Milner dit adieu aux deux parens qui l’avaient accompagnée, et prit avec elle miss Woodley, tandis que Dorriforth occupa seul le carosse qui l’avait amené.

Pendant la route miss Woodley ne fit aucun frais pour gagner le cœur de celle qu’elle accompagnait, quoique peut-être elle ne désirât rien tant que de lui plaire. Elle fut avec miss Milner ce qu’elle était constamment avec tout le monde, et c’en était assez, auprès d’une femme aussi pénétrante, pour se concilier son estime.

Miss Milner distingua, du premier coup d’œil, le mérite simple et sans prétention de miss Woodley, et se sentit disposée à le récompenser de toute son amitié.