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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/42

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CHAPITRE IV.


Le lendemain de son arrivée à Londres, miss Milner se trouva plus tranquille ; l’impression que lui avait faite la mort de son père se fît sentir moins douloureusement ; ses pensées se portèrent sans peine, peut-être même avec quelque plaisir, sur ses nouveaux amis, et, ce qui lui était encore plus agréable, elle se trouvait à Londres, au sein de cette ville dont tant de fois son active imagination lui avait tracé des tableaux séduisans ; en un mot, après un sommeil doux et consolant, elle s’éveilla différente d’elle-même, ou plutôt rendue à son caractère et à sa gaîté naturelle, qui avaient cédé pour un temps à l’influence de la douleur filiale.

Si le jour précédent elle avait paru belle à miss Woodley et à Dorriforth, aujourd’hui, lorsque brillante de tous les charmes qu’elle venait de retrouver à son réveil, et avec ces grâces simples, mais nobles, qui ne l’avaient jamais quittée, elle entra dans la salle où le déjeuner l’attendait, ils ne purent la regarder sans admiration, ni se regarder l’un l’autre sans étonnement. Mistriss Horton, qui était assise au haut de la table, crut tout à coup n’être plus elle-même qu’une servante de la maison ; tant la beauté a d’empire, quand elle est, comme dans miss Milner, unie à l’esprit et à la vertu.

Que pourtant ce mot de vertu n’induise pas en erreur