Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/46

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contenir davantage donna un libre cours à sa joyeuse humeur, et s’abandonna à des éclats de rire tellement immodérés, qu’il ne resta bientôt plus dans la salle d’autre témoin de sa folie, que l’indulgente miss Woodley.

— « Ma chère, lui dit miss Milner, en se calmant un peu, je crains que vous ne me le pardonniez pas. »

— « Non, en vérité, répondit celle-ci ; non je ne puis plus vous le pardonner. »

Mais combien le ton et les regards sont souvent un langage plus vrai et plus expressif que les paroles mêmes ! miss Woodley, avec sa douce figure et le doux son de sa voix, tout en disant qu’elle ne pardonnerait point, faisait entendre qu’elle avait déjà pardonné ; tandis que la voix et les yeux enflammés de madame Horton, au moment même où elle implorait la clémence de Dieu pour miss Milner, disaient, plus clairement encore, qu’elle la croyait indigne de pardon.