Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/76

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signation d’un martyr ; d’autres fois son courage l’abandonnait, et alors il avait recours à Dorriforth, son ancien élève, pour imposer silence à sa pupille. Elle se justifiait en disant qu’elle n’avait eu d’autre dessein que d’éprouver la vertu de M. Sandford ; que s’il avait combattu contre elle quelques minutes de plus, il aurait, à ses yeux, passé pour un saint ; mais que, puisqu’il s’était fâché de ses plaisanteries, il pouvait s’attendre à d’autres épreuves semblables.

Si Dorriforth admirait miss Fenton, Sandford allait pour elle jusqu’à l’adoration ; au lieu de la proposer à miss Milner comme un modèle à suivre, il n’en parlait que comme d’un ange qu’il était impossible d’égaler.

« Non, disait-il quelquefois avec un soupir et en secouant la tête, non, je ne suis pas aussi exigeant que votre tuteur. Je ne vous demande que d’aimer miss Fenton, et non pas de lui ressembler ; cela n’est pas en votre pouvoir. »

De pareilles réflexions étaient si désobligeantes, que miss Woodley ne pouvait les entendre sans souffrir pour sa jeune amie ; mais à peine celle-ci avait répliqué, que miss Woodley ne s’intéressait plus qu’à M. Sandford. Madame Horton au contraire prenait toujours parti pour le révérend Père, et elle pouvait à peine s’empêcher de se mêler à la conversation et de parler en sa faveur.