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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/78

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où Milord va lui-même à la campagne ; et, comme la terre de son oncle est voisine du lieu que nous habiterons, il ne paraîtra pas s’y être rendu précisément pour miss Milner. Ce n’est qu’en partant à présent même, que nous pourrions être sûrs des sentimens de Milord. »

Il fut donc résolu qu’on proposerait à miss Milner le séjour de la campagne ; et, au grand étonnement de tout le monde, cette proposition inattendue fut reçue d’elle sans aucune objection ; elle y consentit si facilement que son tuteur se répandit en éloges sur sa propre condescendance.

« Votre approbation, monsieur Dorriforth, répondit-elle, est, au monde, ce dont je fais le plus de cas ; et je dois me soumettre d’autant plus volontiers à ce qui peut vous plaire, qu’il est bien rare que vous me le fassiez connaître ; car depuis que miss Fenton et M. Sandford sont à Londres, voilà, je crois, la première preuve que vous m’ayez donnée de votre intérêt pour moi. »

Si c’eût été en badinant qu’elle eût prononcé ces derniers mots, personne ne les aurait remarqués ; mais un coup d’œil lancé à M. Sandford lui apprit, mieux que n’eût fait un volume de ses plaisanteries ordinaires, combien elle était irritée contre lui.

Dorriforth en fut interdit ; mais ce qu’il y avait de flatteur pour lui-même dans tout ce qu’elle venait de dire l’empêcha de relever cette espèce de sortie contre son ami. Madame Horton fut scandalisée de la manière dont elle traitait M. Sandford ; et miss Woodley le regarda avec un sourire de bienveillance qu’elle crut propre à l’adoucir ; elle se trompa, car M. Sandford répliqua, quoique du ton le plus calme :

« Je vois que l’air de la campagne a déjà indisposé miss Milner ; mais il est heureux, du moins, que ces variations