Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/79

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qu’on remarque dans l’humeur et dans les volontés de quelques femmes, ne leur permettent pas non plus de chercher long-temps à nous tromper. »

— « Vous tromper ! s’écria miss Milner ; en quoi ai-je donc prétendu vous tromper ? M’a-t-on jamais vue montrer pour vous la moindre estime ? »

— « Ce n’eût pas été me tromper, car sûrement je ne l’aurais attribuée qu’à votre politesse. »

— « Je n’ai jamais su, monsieur Sandford, sacrifier la vérité à la politesse. »

— « Excepté quand on vous a proposé de quitter Londres, et que vous avez cru qu’il était de la bienséance d’en paraître charmée. »

— « Et je l’étais réellement jusqu’au moment où je me suis rappelée que, sans doute, vous seriez de la partie. »

— « Ne craignez rien, mademoiselle, je sais que la campagne où vous devez aller vous appartient, et je vous promets de ne jamais entrer dans une maison dont vous serez la maîtresse. »

— « Ni dans toute autre, sans doute, où vous ne seriez pas le maître. »

— « Que voulez-vous dire, mademoiselle, interrompit M. Sandford en élevant la voix (ce qu’il ne s’était pas encore permis jusqu’alors), suis-je le maître ici ? »

— « Vos serviteurs, répliqua-t-elle en regardant la compagnie, ne vous le diraient pas, mais moi je vous le dis. »

— « Eh bien ! eh bien ! miss Milner, s’écria M. Dorriforth (et il ne pouvait rien dire qui fît plus de peine à sa pupille), puisque ma proposition d’aller à la campagne vous a mise ainsi hors de vous, je n’en parlerai plus. »

Au milieu de tous ces mouvemens de dépit et même de