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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/85

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personnes de connaissance, elle répondit, avec l’air de la joie la plus vive, que milord Frédéric Lawnly était, de jour en jour, attendu chez son oncle. Sir Edward rougit ; Dorriforth resta immobile ; les yeux de Sandford étincelaient de rage.

« Mais, demanda celui-ci à Dorriforth, le lord Frédéric vous a-t-il prévenu qu’il dût bientôt se rendre ici ? »

— « Non, » répondit le tuteur.

— « Mais moi, j’espère, monsieur Sandford, que vous me permettrez d’en savoir quelque chose, » dit miss Milner. Elle n’avait point hésité à prononcer ces paroles, dites exprès pour tourmenter Sandford ; celui-ci, dont les intentions n’étaient pas plus pacifiques, n’hésita pas davantage à répondre.

« Non, mademoiselle, s’il ne dépendait que de moi, vous ne le sauriez pas. »

— « Ni cela, ni toute autre chose, apparemment ; vous auriez soin de me tenir dans l’ignorance la plus absolue, »

— « Oui, mademoiselle. »

— « Et pour votre intérêt, monsieur Sandford, afin que j’en eusse pour vous plus de respect. »

Quelques-uns éclatèrent de rire ; madame Horton toussa ; miss Woodley rougit ; lord Elmwood rit du bout des lèvres ; Dorriforth fronça le sourcil ; miss Fenton se montra — précisément la même qu’elle était auparavant.

On se hâta de changer la conversation, et miss Milner retourna chez elle avec toute sa société le plus tôt qu’il lui fut possible.

Elle venait d’entrer dans sa chambre et elle commençait à se déshabiller, quand le domestique de M. Dorriforth la fit prévenir que son maître était dans son cabinet d’étude et désirait lui parler ; elle se sentit trembler de tout son corps ;