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mission militaire russe, envoyée auprès de l’émir d’Afghanistan, passa aussi par là. Comp. la Russische Revue VII, 1875, p. 182 et suiv. ; Bretschneider, Mediœval Researches, I, p. 82 et suiv., note 211, II, p. 274, note 1089 ; El. Reclus, Noucelle géogt’aphie unioers., VI, 1881, p. 502, avec une vue du « Défilé de la Porte de Fer ».

7). [I E 3, II E 4]. Dans l’expression les « Turcs Bleus », Kôk Tûrk, je suppose que cette épilhète de bleu, couleur sacrée du ciel (kôk signifie à la fois ciel et azur, bleu), doit désigner les Turcs comme les « célestes », les « augustes »,maîtres de la terre, tout à fait de la même manière que lorsque Genghis-Khan appelle ses Mongols KnM Monggol^ les Mongols Bleus, les Mongols célestes (v. I.-J. ScHMiDT, Geschichte der Ost-Mongolen, œr/asst oon SsnnangSseisen,St. Petersb. & Leipz. 1829, p. 70 ; Klaproth, Asia polygfotln, p. 265 ; Schott dans Abh. d. Berlin. Akad. 1845, p. 448 et suiv.) (Le mot kôkj bleu, qu’on lit distinctement et dans 1 et dans II, Radloff Ta tacitement changé en ôkûë,nombreux [la première esquisse, Derikm. Kûl. T., p. 23, contenait une note dans laquelle l’auteur, trouvant kôk incompréhensible, supposait dans ce mol une faute d’écriture pour ôkiU ; mais cette note a été supprimée dans le travail définitif,et ôkii^ substitué, sans autre forme de procès, dans le texte comme leçon des originaux] Cependant, cette correction est tout à fait invraisemblable : d’une part, il est inconcevable que, grâce à une faute d’écriture, non seulement dans l’une de ces inscriptions solennelles, mais dans toutes les deux, l’on en fût venu à donner au nom de la nation turque même l’épilhète de « bleu », épithète qui, si c’était une faute, serait tout simplement ridicule, qui serait même blasphématoire ; d’autre part, « nombreux » comme correction donne effectivement à ce passage une teinte pâle et qui s’harmonise peu avec le reste de la couleur du style.) —

La combinaison idioqsyz signifie en tout cas « souverain » : —syz, sans, idi, maître, seigneur, c’est-à-dire suzerain, comme le fut plus tard l’empereur chinois ; comp. I S 4 et idisiz I E 19, 20 = II E 16, 17 ; seulement j’hésite sur la manière de concevoir oq ( « sans suzerain ni — » ?). Ce ne peut guère être ni la particule affixeor/ (plutôt oyf notes 34, 71), même, aussi, ni la racine de l’ouig. oqsa-, ressembler, etc ( « sans maîtres ni égaux » ?) : Je suis plutôt porté à y voir un emploi particulier du mot commun 07, (lèche. Comp. Deguignes, I, 2, p. 11, note (/ : « Les annales chinoises rapportent plusieui-s divisions des Turcs par flèches ; c’est-à-dire qu’une flèche répondait alors au terme de horde ou tribu. ï-.es flèches désignaient aussi la servitude, et l’arc la supériorité. » (Radloff voit dans uqsyz le mot uq, famille, race, génération, mot qui se rencontre dans le dialecte Altaï [même auteur, Wôrtcrb., 1, p. 1605], et il traduit par « herren— und geschlechtslos », et, p. 102, uqsyz, par « ohne edie Geschlechter, von schlechter Abslammung », ce qui paraît mal concorder avec le contexte. Comp. aussi uyys, note 57). — Qu’est-ce que, dans II, Ui— ou I.Jiti^anâa (ou [iJUinââfJ = anâa I ? Est-ce que l’ti est identique à l’ouig. âli ou âdij très, bien, augmentant le sens de anân, tant (si loin) ? Comp. note 61. Radloff présente, p. 94, d’autres hypothèses.