Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/16

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𐰉𐰆𐰑𐰣𐰍 désigne budunyɣ, ou forcément rien que budunuɣ? Je n'ose en décider, mais en transcrivant je préfère employer les formes non labialisées yɣ, ig. — Devant le suffixe du gérundium 𐰯 -p, on n'écrit jamais la voyelle (excepté dans 𐰖𐰆𐰺𐰃𐰯 I,6 = 𐰖𐰆𐰺𐰯 I,1 joryp, du thème dissyllabique jory-, aller); ou ne peut donc pas démontrer rigoureusement quelle a été la voyelle de la dernière syllabe dans des mots tels que 𐰉𐰆𐰞𐰯, étant, devenant, bołyp ou — comme dans presque toutes les langues turques modernes — bołup? 𐰆𐰞𐰺𐰯, étant assis, uryp ou urup?

A l'égard de ce point tout entier, il faut donc renoncer à acquérir certitude parfaite ou conséquence dans la transcription.

Dans la première syllabe d'un mot, et plus encore au commencement des mots, il est assez rare qu'on omette 𐰆 et 𐰇, et on les omet presque uniquement lorsque la présence d'une de ces voyelles est appelée par d'autres conditions, surtout quand elle est indiquée par l'une des consonnes 𐰸 ou 𐰜, par exemple 𐰖𐰸 = 𐰖𐰆𐰸 joq, non, 𐱃𐰸𐰆𐰔 passim, 𐱃𐰸𐰔 II,8 (𐱃𐰆𐰴𐰔 II 41, 49, Ién. XXV,6, 324) toquz, neuf (nom de nombre) (𐰉𐰞𐰭 II, 39, abusivement pour 𐰉𐰆𐰞𐰭 ibid. bułu, coin [du monde]); 𐰘𐰜𐰦𐰼𐰢𐰾 I,39 (23) = 𐰘𐰇𐰚𐰦0 jükündürmis, il fit se baisser, il courba; 𐰸𐰆𐰣𐰆𐰺𐱃𐰃 I,5, 8, ce qu'à mon avis il faut lire ogun‿urty (oqun, cas instrumen- tal de oq, flèche), il frappa de flèches, tua de coups de flèches; 𐰜𐰇𐱁 I,45 = 𐰇𐰚𐱁 II,71 et ailleurs, öküs, nombreux. Bien qu'on pût être porté à le soupçonner, la combinaison 𐱃𐰃𐰚𐰇𐰾𐰃, par exemple, dont le sens doit être „son nom et sa renommée", ne peut donc pas représenter aty‿öküsi, (racine ök, louer), mais il faut supposer un mot (ou äkü). (Est-ce que nous avons ce même mot dans 𐰚𐰇𐰾𐰓𐰯 I,29, peut-être kü‿äsidip, en entendant le bruit?)

Dans la première syllabe il en est autrement de 𐰃. On doit ici, à ce qu'il semble, faire une distinction de deux séries difiérentes de mots, à l'égard desquelles on constate une concordance remarquable avec les relations phonétiques des langues apparentées.