Page:Inscriptions de l'Orkhon déchiffrées.djvu/19

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— 17 - l’un ne sert qu’en combinaison avec les voyelles vélaires (a, o, u et en général y), l’autre ne servant que combinée avec les voyelles palatales ä, ö, ü, i). Le son propre de la consonne a été sans doute dans la plupart des cas tout à fait le meme; 𐱃 ta, par exemple, n’a pas été différent de 𐱅 ; 𐰉 ba n'a pas différé de 𐰋 bä, etc . Toutefois il est indubitable que, tout comme aujourd’hui encore dans la plupart des idiomes turcs, il a existé une différence déterminée entre les sons vélaires 𐰴 (avec les formes latérales 𐰶 et 𐰸), 𐰍 et les sons palataux 𐰚 (et 𐰜), 𐰏. C’est pourquoi en transcrivant j’emploie différents signes: pour les premiers sons, q et ɣ, pour les derniers, k et g. Eux aussi, les deux signes de l, savoir 𐰞 et 𐰠, ont pu désigner deux sons différents, ł et l, que nous trouvons aujourd’hui encore dans la plupart des langues turques; j’ai cru utile de les distinguer dans la transcription [1]. Il est fort rare de voir confondues les deux séries de consonnes dans les inscriptions de l’Orkhon, surtout dans celles du monument I, où la taille est très soignée (on doit ici faire abstraction de certaines particularités qui marquent constamment l’emploi de 𐰾 s2 et de 𐰤 n2; à ce sujet, voir plus bas). En voici des exemples: 𐰴𐰑𐰔𐰓𐰀 I,63 au lieu de II rP* H II,11, tandis que, dansla reproduction typographique des Inscr. de l'Orkhon, les formes I,70, par exemple, sont dues à une faute de lecture: il faudrait lire .

Il est beaucoup plus fréquent de rencontrer de pareilles confusions dans les insriptions de l'Iénisséi, dans des formes telles que pour ärtim et une foule d'autres semblables.

On peut encore remarquer que les consonnes qui peuvent se présenter au commencement des mots sont q, k, t, b, j, s, č, plus rarement, n, m, š et, seulement dans des mots empruntés au chinois, l, jamais ɣ, g, d, , r, z et, paraît-il, p. Quand, au commencement d'un mot écrit, on trouve un signe représentant un de ces sons (ou les groupes nd, , ld), on doit toujoure considérer ce signe comme précédé d'une voyelle sous-entendue (comp. plus haut), tandis

  1. Coucernaut ces sons-là, comp. Radloff, Phonetik, p. XVI— XVll et § 148 et suiv.