Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/101

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qu'il a tiré pour l'avenir. Ce n'est pas seulement parce qu'il se targue de libéralisme révolutionnaire, mais parce qu'il en veut au prince Grégoire Ghica, ce Phanariote, d'éducation plutôt roumaine, qui employa son règne moldave à tenter des réformes dans le sens de la philosophie occidentale, ce patriote qui fut une victime de la politique autrichienne pour avoir essayé d'empêcher le rapt de la Bucovine. Carra n'épargne aucune accusation à son ancien maître: d'après lui, Ghica est une créature du roi de Prusse, qui avait recommandé en effet sa nomination ; il a levé une triple contribution sur le pays ; il se laisse corrompre et passe en souriant sur des faits de corruption avérée ; c'est un avare mesquin, qui cache son argenterie et son linge de table et pose devant ses hôtes des verres ébréchés et des serviettes sales ; il est incapable de donner des lois, de protéger des artistes comme son voisin de Valachie, Alexandre Ypsilanti ; s'il se vante d'avoir fondé un gymnase où il avait appelé les meilleurs des didascales grecs, il n'y emploie