Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/128

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poésies légères, rédigées en grec, mais qui constituaient la lecture favorite de la société entière à Jassy et à Bucarest. On v verra les traits acerbes qui sont lancés contre les « boïars de première classe », habillés d'or, fiers de leur situation et de leurs titres, mais dénués de tout sentiment pour la misère du prochain et pour les devoirs du citoyen envers la communauté dont ils font partie. « C'est par des actes d'injustice », crie-t-on à tel faux patriote, « que tu gagnes, et tu suces sans remords le sang des malheureux. Tu n'as pas honte de ravir entièrement au public tant de sommes d'argent amassées pour quelque usage utile... ? Comment peut-on prendre le titre de boïar de première classe quand en fait on est traître envers sa patrie ? Pourquoi invoquer avec orgueil le nom de tes parents, si toi-même es sans vertu ? Te sens-tu enclin à ne pas être injuste envers le pauvre orphelin? Ta main est-elle secourable pour l'étranger et la veuve, et la voit-on aider au bien public ? C'est en cela seulement que réside la noblesse;