Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/134

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régime roumain, pour que les sentiments des uns eussent pu provoquer l'action des autres. A Bucarest — et seulement dans cette capitale valaque — on se contenta de discuter les événements d'Occident dans les rares cafés fréquentés par la plèbe étrangère ; encore le gouvernement intervint-il pour mettre fin à ces conciliabules qui avaient l'air de conspirations. La population accueillit avec ironie les manifestations isolées des adeptes grecs de la Révolution, et le refrain de la Carmagnole, l'énergique « vive le son du canon », devint en roumain filfison, épithète dont on gratifiait les personnes ayant un aspect peu sérieux et une prétention bizarre à l'éloquence. Notons encore ce fait que jamais les armées de la République, qui étaient le meilleur agent de propagande révolutionnaire, ne parurent dans ces régions du Sud-Est européen, où la Révolution n'avait pas de revendications à présenter, ni d'ennemis à combattre. Les Principautés ne turent pas même mêlées aux événements militaires qui changèrent de plus en plus la face politique de