Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/135

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l'Europe jusqu'au jour où le Dniester fut, en 1806, franchi par les Russes, qui craignaient de laisser échapper leur part de la curée et qui accusaient les Turcs d'avoir violé les traités en remplaçant avant terme des princes suspects de trahison. Dès ce moment, le sort de ces Etats tributaires devint un des soucis de la diplomatie européenne.

Mais Napoléon, qui remaniait à son gré la carte de l'Europe, ne se préoccupa jamais du caractère national des populations qui l'habitaient : elles formaient pour lui une simple monnaie d'échange dans ses calculs politiques. Aussi n'hésita-t-il pas à reconnaître l'annexion des Principautés par le Tzar sur les bases du traité conclu à Tilsitt. Plus tard, lorsque sa politique prit un autre pli, il parut tout disposé à en faire cadeau à l'empereur François Ier, devenu son beau-père. Quant aux Roumains, le grand conquérant prit dans leur imagination le caractère d'un héros de pure légende. Le pauvre clerc de Râmnic, Denis, dont il a été question plus haut, le représente combattant, comme les héros de