Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/137

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moldave lui-même, Benjamin Costachi. Ce dernier était un saint homme, qui s'attira, dans une pareille discussion sur les bulletins de la grande armée, les épithètes de « brigand, assassin, coquin », de la part de Hammer, l'agent autrichien.

Des écrivains français plus récents prétendent qu'un mémoire fut rédigé au nom des boïars des deux Principautés, un Démètre Ghica, un Grégoire Brâncoveanu, un Sturdza, un Beldiman, pour demander au grand Empereur la création dans sa nouvelle Europe d'un Etat roumain uni, destiné à servir d'appui à la « France en Orient »[1]. Quoiqu'on n'ait pas encore fourni la preuve qu'un tel document, intéressant à coup sûr pour l'histoire de la politique napoléonienne, ait jamais existé, on ne peut pas cependant se défendre du sentiment que des assertions aussi circonstanciées et précises doivent avoir une base réelle. Mais, si la chancellerie

  1. Elias Régnault, Histoire sociale et politique des Principautés Danubiennes, Paris 1855. On pourrait citer encore d’autres témoignages.