Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/146

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aussi bien que le contenu, didactique, philosophique et sentimental, larmoyant, rappelle l'école de Delille. Delille d'ailleurs, il faut le dire, s'était rapproché dans sa jeunesse de ces contrées, ayant été employé un moment à l'ambassade de France à Constantinople, au temps où André Chénier grandissait dans la maison des Lomaka, famille à laquelle appartenait sa mère. Le contemporain valaque du poète, Jean Vacarescu, bien qu'il parlât le français, était un disciple de l'école italienne. Mais parmi tous ces nobles roumains passionnés de littérature française, le plus actif fut Alexandre Beldiman, un Moldave, qui donna tour à tour, tout en peinant à la traduction de l'Iliade, des versions roumaines des Ménechmes de Régnard, de l'0reste de Voltaire, des romans de Florian, comme Numa Pompilius ; il traduisit aussi là Mort d'Abel, pastorale du même auteur.

Un jeune écrivain, formé à Vienne et en Italie, Georges Asachi, utilisa Florian aussi pour son idylle de Myrtile et Chloé, avec laquelle commence, de fait, le théâtre moldave.