Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/169

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consul de Russie, un vrai malheur pour le pays, dont il devait annuler, par ses actes, la constitution[1]. Il n'aimait pas plus la jeunesse qui faisait ses études en Occident et dans laquelle il ne pouvait se décider à voir autre chose qu'une joyeuse bande « qui fait son tour d'Europe pour gagner les éperons de dandy et de lion, et nullement pour s'instruire sérieusement » ; quant aux intellectuels, ils n'étaient pour lui qu' « un essaim de soi-disant lettrés intelligents, puérils et vains », qui s'amusaient à pourchasser les caractères cyrilliques, à détester les étrangers, à parler de l'origine romaine et des exploits de Michel-le-Brave et à rêver d'indépendance. Le peuple roumain lui-même n'est, à son avis, qu'un de ces « peuples morts à toute idée d'ordre et de légalité, croupissant dans la misère de la plus grossière

  1. Au premier scrutin avait été élu le vieux Filipesciu, au second Emm. Baleanu. Voir Le nostre prigioni. tome i, pp. 178-9 et La Valachie, etc., p. 121. Alexandre Ghica disait de Billecocq qu’il avait « remis dans le salon un consulat qu’il avait dû ramasser dans la rue »