Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/182

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interprétés par un compilateur magyar, notaire du roi Bêla, qui vivait dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Mais il n'admet guère la tendance de cette légende transformée tant bien que mal en chronique ; il observe que la race magyare, fameuse par sa cruauté sans exemple — Liudprand, l'évêque de Crémone contemporain de l'invasion, l'atteste aussi dans son Antapadosis, -- est représentée par le notaire « comme sage et douce », selon les conceptions, tardivement et grossièrement adoptées, de la religion chrétienne. Mais, tout de même, l'esclavage politique des Roumains de Transylvanie a commencé.

Comme tous les historiens jusqu'aux derniers temps, Vaillant admet que la première principauté roumaine, la Valachie, fut fondée par des réfugiés de Transylvanie chassés par le prosélytisme violent des rois catholiques de Hongrie, ennemis de la religion d'Orient. On sait aujourd'hui à quoi il faut s'en tenir : la Valachie fut créée par la réunion de différents cercles autonomes, administrés par des juges et des Voévodes ; loin d'avoir commencé